Suite au succès du fût précédent, on reste sur le même millésime 2002 avec ce Demerara âgé de 16 ans.
Distillé le 23 avril 2002 et pratiquement entièrement vieilli sous les tropiques, il a été embouteille le 18 janvier 2019 à Manosque, par le caviste et dénicheur de pépites Le Gus’t.
Une partie de ce fût n°147 a été réduite (c’est l’optimum proof), l’autre que voici a été embouteillé à son degré naturel (65,7°).
La note de dégustation de Nico
Au nez, on perçoit la puissance sourde qui habite le rhum. Derrière un rideau végétal plutôt velouté, on le sent prêt à bondir. Alors que le végétal se fait parfois résineux et médicinal, une ligne fruitée fait son apparition et intrigue. Ni trop mûre, ni trop fraîche, elle oscille entre la pomme oxydée, le coing et la cerise.
L’aération ouvre considérablement le rhum. Son fort degré d’alcool le retenait sans doute un peu, même s’il arrivait déjà à s’exprimer suffisamment. Les fruits, leurs noyaux, les épices et le cacao sont contenues dans une gangue cuivrée qui est prête à céder et qui fume alors que l’on la passe à la flamme.
L’attaque en bouche est puissante et assez sauvage. Le cuivre et la fumée se bousculent pour envahir les papilles sans retenue. Cet empressement n’a d’égal que la générosité qui le suit. Avec un côté très Caroni, les notes empyreumatiques ce transforment en fruits, en noyaux, en poivres exotiques, en pâte d’amande, dans la plus pure tradition anglaise. Le rhum est résineux et collant.
La finale est longue, avec une alliance de pâte de coing et de frangipane tout à fait délectable.
« Un rhum qui secoue mais qui en vaut la peine, tant il colle aux papilles avec gourmandise… »
En comparaison, la version Optimum Proof est plus fumée, toujours résineuse, mais aussi plus pâtissière. Cette version Full Proof est plus radicale et plus intense, alors que l’Optimum Proof est plus gras en bouche, plus gourmand.
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