C’est fin 2016 que l’équipe Le Gus’t a déniché au Guyana un fût sur lequel est écrit “Caroni” (la distillerie désormais fermée de Trinité & Tobago). Intrigués, ils ont goûté à ce rhum et ont décidé de l’embouteiller.
Distillé en septembre 2002, il a été mis en bouteille en février 2017 ce qui en fait un 14 ans d’âge.
Il existe aussi en version sans réduction à 61,6° (120 exemplaires).
La version réduite que nous présentons ici a été éditée en 300 exemplaires seulement.
La note de dégustation de Nico
En bref : fumé – hydrocarbures – léger – fruits à coque – boisé – mélasse – pruneau
Au nez, c’est l’identité des rhums de la distillerie Caroni qui ressortent immédiatement (l’inverse aurait été surprenant me direz vous). Le fumé caractéristique est tout de même léger, tout comme les hydrocarbures. Le profil est même globalement assez léger, avec des accents de canne surprenants et quelques épices douces. Le bois est juste teinté de fruits à coque blanchis, comme une amande émondée. C’est un bois blanc à la pulpe encore humide. Les hydrocarbures sont complètement oubliés à cet instant, le profil fumé reste cependant bien présent, avec une touche d’olive noire.
Après aération, le rhum évoque toujours un Caroni doux, avec un aspect cendré et minéral qui débouche sur la mélasse. Cette même mélasse nous emmène ensuite du côté du pruneau bien noir et bien rond, le rhum se faisant plus ample et chaleureux. Les fruits à coque sont fumés également, ils ont quelques accents de viande séchée.
En bouche, la force du rhum est bien équilibrée, ce qui le rend tout de suite sympathique. Ici on a l’impression d’un Caroni au sucre roux, avec également un mélange de fruits exotiques et d’hydrocarbures bien singulier. Le bois semble très fondu et humide, il rappellerait presque la pâte à papier ou le carton humide. Les fruits à coque un peu oxydés et les notes de noyau amènent quant-à eux une élégance tout à fait remarquée.
La finale est dans le pur style de Caroni, avec une pointe métallique de laquelle s’écoulent du pruneau, du caramel bien cuit et de la mélasse.
“Le fût de Caroni a extrêmement marqué ce rhum, mais pouvait-il en être autrement…?”
