Worthy Park, l’une des principales distilleries de la Jamaïque, a sorti en 2010 Worthy Park Gold, un rhum traditionnel qui résulte de l’assemblage de plusieurs rhums vieillis dans des fûts de chêne. Le mélange a été réalisé artisanalement afin de garantir la grande qualité qui fait la renommée de la marque.
La distillation de Worthy Park Gold se déroule dans des alambics, tandis que la maturation se déroule dans des fûts de chêne blanc américains de 200 litres à plus de 350 m d’altitude. Les chaudes journées qui succèdent aux nuits fraîches accentuent l’intensité du caractère du rhum.
Worthy Gold a remporté une médaille d’argent au Rum Masters de 2011.
La note de dégustation de Nico
Le nez de ce rhum est un parfait oxymore : une explosion de douceur. Vous avez sans doute souvent entendu que Jamaïque rimait avec banane. Eh bien la distillerie Worthy Park ne doit pas être étrangère à cette légende ! La banane y est plus que mûre, cuite, séchée, dans le plus pur style Jamaïcain. Le boisé humide semble imprégné de ces fruits exotiques compotés et vanillés. Ces arômes issus de la fermentation s’ouvrent également sur des notes briochées, de pâte à baba et de levure. On penserait aussi à un muffin à la banane sortant du four.
Ce nez est têtu et ne bouge pas d’un iota avant un moment. Il faudra un peu de patience pour le voir s’approfondir et développer des notes de cire d’abeille, de bois ou d’épices. Les amandes et les noisettes associées au boisé sont bien grasses, et le rhum commence à se montrer un peu fruité. Il est maintenant toujours aussi doux et moelleux, mais aussi plus épais et profond.
En bouche, on découvre avec surprise un rhum plus classique. On s’écarte un peu de la banane, et ce pour le meilleur car la gourmandise pourrait devenir écœurante à la longue. Le boisé se fait plus sophistiqué, la prune apporte un peu d’acidité au côté fruité. La banane est toujours présente bien entendu, mais elle est moins compotée, plus fraîche. Le noyau de cerise et l’amande douce prennent le relais de la gourmandise, mais avec un supplément d’élégance.
En finale, c’est la canne qui s’invite, ce qui est assez surprenant pour un bon gros rhum de mélasse. Le noyau de cerise amarena persiste alors que le rhum nous fait un dernier clin d’œil gourmand.
“Quel régal ! Ce rhum est sans doute « too much » à tous les niveaux, mais quelle gourmandise…”