Pour réaliser ce rhum ambré, Neisson a expérimenté pour son vieillissement plusieurs “profils” de fûts : des fûts de seconde main ex bourbon, mais aussi des fûts neufs de chênes de différentes origines et brûlés de différentes façons.
C’est donc le “profil 105” qui a fait l’unanimité à la distillerie Neisson.
La note de dégustation de Nico
Le tout premier nez propose des notes sèches de bagasse, de poivre, et une sorte de grain qui fait que l’on y pose les narines avec précaution. Il s’ouvre cependant très vite sur des agrumes sucrés et frais. Il s’arrondit également dans la foulée, avec un boisé riche et gras, ainsi que des fruits à coque fondus. Les épices sont vivantes, elles défilent et dansent comme pour garder notre attention. Le boisé peut parfois se faire assez toasté et sec tout de même, mais il est chaque fois apaisé par la douceur d’un miel aux accents de poivre.
Le temps et l’aération mènent le rhum vers un très bel équilibre entre un côté agricole sec et des fruits à coque bien gras. Le boisé prend la vedette, secondé et appuyé par une menthe poivrée. Plus le rhum s’aère, plus il gagne en maturité, on est désormais bien au delà de ce que propose habituellement un rhum ambré. La canne est ronde, on entre dans un confort cotonneux et douillet, au coin du feu avec un thé noir et un sablé bien beurré. Voici un petit bonbon de canne très raffiné.
L’attaque en bouche est vive, franche et épicée. La canne et le bois jouent jeu égal, jusqu’à ce que la balance ne penche en faveur du dernier, avec de généreuses pincées de cacao et de fruits à coque moulus. De l’arachide également, bien grasse mais pas grillée, et une impression de nougatine qui se met à fondre sur la langue. Les saveurs toujours confortables de levure et de thé sont dirigées et dessinées par le bois.
La finale est plus simple, moins complexe, sur les fruits à coque et le poivre avant tout.
“Impossible de deviner à l’aveugle qu’il s’agit seulement d’un rhum ambré ou élevé sous bois, tant la complexité et les saveurs abouties sont déjà là…”