Ce 11 ans d’âge provient de la distillerie Clarendon, plus connue sous le nom de Monymusk et rattachée à New Yarmouth, l’usine sucrière qui lui fournit la mélasse. Elle est située au Sud de la Jamaïque et produit à la fois des rhums lourds distillés en pot still après une longue fermentation (2 à 4 semaines), et des rhums légers distillés dans des colonnes (après une fermentation de 2 jours environ).
Il s’agit ici d’un millésime, issu de la production de l’année 2007. Chaque bouteille est numérotée.
Cette version non réduite à 55° est réservée aux amateurs avertis !
La note de dégustation de Nico
Au nez, voici une facette peu commune du rhum jamaïcain, avec un fruité frais, comme une salade de fruits au sirop. On pourrait presque croire à un rhum de pur jus de canne, avec une certaine légèreté florale et végétale, puis une fraîcheur de zestes d’agrumes. Le profil aromatique est léger, le fruité se resserre sur un nectar de poire assez fluide, avant de s’envoler en notes de Calvados. Le boisé est vert et frais, un peu mentholé et médicinal, avec quelques touches d’amande douce.
La fine pellicule qui se dépose sur le bord du verre, lorsque l’on tourne délicatement le rhum, permet d’accéder à davantage de profondeur. On tutoie alors un boisé joliment épicé, plutôt délicat et toujours végétal. Le Calvados prend des airs pâtissiers, comme dans une tarte normande, et tout devient plus gourmand. Ces quelques minutes d’aération ont donné au rhum une belle épaisseur, sans lourdeur.
La bouche contraste de par la chaleur qu’elle propose, tout en conservant un profil aromatique relativement léger. Un petit fumé entame un milieu de bouche très whisky, avec de la banane fraîche, du melon, de la mirabelle et une sensation un peu cuivrée. Le côté végétal est un peu poivré, mais surtout son aspect médicinal a maintenant quelque chose de confit.
La finale se poursuit sur des fruits confits relevés de poivres exotiques allant jusqu’au Sechuan, puis le rhum s’éteint sur la douceur de la vanille.
“Un jamaïcain étonnant au profil très fruité, mettant l’accent sur des notes plutôt légères. On a pas forcément envie de gros rhums lourds tous les jours et celui-ci est une jolie alternative…”
La Compagnie Des Indes a choisi de sortir ce rhum en deux versions : l’une réduite à 43%, et l’autre embouteillée brut de fût à 55%. L’exercice est très intéressant car on perçoit clairement ce que ces deux choix peuvent apporter.
La version réduite offre un profil ample, gourmand et très fruité. Elle détaille des notes pâtissières et tous les arômes s’y trouvent arrondis.
La version brut de fût propose la même gamme d’arômes mais le profil reste plus serré et végétal.
Au final, la réduction a tendance à amener du gras et de la gourmandise, alors que l’embouteillage au degré naturel donne une impression de légèreté.
La note de dégustation de Florent Beuchet
En complément de notre note voici ce qu’en pense Florent Beuchet qui est à l’initiative de ce rhum.
“Les fleurs sont présentes dans ce rhum avec un côté crémeux et suave. Une bouche très en accord avec le nez, sur des parfums de fleurs blanches et de fruits à chair blanche, poire, pêche, des bonbons arlequin libérant un arôme tutti-frutti.
Le résultat : un rhum aux esters puissants, aux arômes qui se font désirer jusqu’en fin de bouche.”