Ce rhum mis en fût en 2007 a été sélectionné par Guillaume Ferroni, grand professionnel des spiritueux.
Il provient d’un unique fût de la distillerie Travellers. Il a vieilli d’abord sur place, puis a été importé à Marseille intra-muros pour y subir une deuxième maturation pendant 2 ans au sein d’un chai humide creusé dans la roche, dans des micro-barriques (56 litres) ex-Cognac. Il a finalement été embouteillé à son degré naturel.
La note de dégustation de Nico
Ce rhum embouteillé brut de fût aura besoin d’un temps d’aération. Le nez développe alors une douce odeur de coco et de bois grillés. La coco et la vanille se disputent ensuite la vedette et parviennent à dompter ce petit côté charbon ou « industriel », dû au fort degré. Les notes gourmandes de torréfaction prennent ensuite la tête de la course : caramel doux (carambar), mélasse, café, fruits à coque grillés. Quelques indices d’un rhum plus lourd rattrapent le peloton. Qui finira par s’imposer ?
L’aération libère des arômes fumés, du tabac, de la cendre. Puis le nez se fait de nouveau plus tendre mais opulent avec des notes végétales de sous-bois et un côté lourd, et une pointe de fermentation allant jusqu’au chou. Soudain, on a l’impression d’avoir les bulles d’un soda poivre/gingembre qui nous sautent au nez. Gingembre, beaucoup de cannelle, poivre, c’est très surprenant et cela nous mène à quelque chose de plus pâtissier, comme des petits gâteaux roulés à la cannelle. Les fruits passés ressortent à chaque agitation du verre et le sirop d’érable rappelle les notes de torréfaction qui ont nettement dominé le premier nez mais qui ont fini par être dépassées.
Lors de l’attaque en bouche, nous avons un rhum typiquement anglais, corsé et fruité. Les fruits sont exotiques et très mûrs. La mélasse réglissée apporte un superbe équilibre avec quelques épices douces et fondues (gingembre et cannelle) pour un milieu de bouche vraiment intense et solaire. Cet équilibre entre l’acidité du fruit et la chaleur des épices est délectable.
La finale est assez longue, pâtissière, sur le pruneau, le raisin sec et le miel.
“Bien qu’un peu dur au départ avec un nez très corsé, ce rhum offre une bouche délicieuse, intense et droite…”
La note de dégustation de Guillaume Ferroni
Et voici ce que pense de ce rhum son créateur : arômes empyreumatiques, pain grillé, amandes torréfiées, voire quelques notes qui évoquent les hydrocarbures à l’instar de l’iconique Rum Caroni ; le deuxième élevage en fût de Cognac est nettement perceptible et laisse s’exprimer les meilleurs arômes classiques de l’élevage en fût français. Magnifique longueur mêlant les arômes de fruits murs et les notes boisées.
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