Passionnée par le rhum, les voyages et les rencontres, Laura (Lolo pour les intimes) fait le tour du monde en 9 mois : 15 pays et l’objectif de visiter plus de 50 distilleries. Alors évidemment, ça nous plaît beaucoup !
Nous publierons régulièrement les articles écrits par Laura pour Rhum Attitude. Voici le premier.
Vous pouvez également la retrouver en anglais sur http://www.rumtheworld.com/
Arrivée à la distillerie Angostura
Me voilà enfin arrivée aux caraïbes! Il est 18h30 après plus de 12h de trajet, j’atterris à Port of Spain capitale de Trinidad et Tobago…
C’est une ville plutôt moderne que l’on surnomme ici le New York des Caraïbes notamment du fait de leur richesse gazière et pétrolière, et des quelques buildings fraîchement construits de la ville !
Mais ce qui nous intéresse le plus, c’est bien la dernière distillerie du pays : Angostura ! Le rendez-vous est pris, je rencontre John Georges Master distillers demain matin à 9h00…
9h00 le lendemain matin, je fais la connaissance de John dans la voiture, il est venu me chercher pour m’emmener à Laventille, quartier où s’est installé la distillerie Angostura
Commençons par l’histoire d’Angostura racontée par John Georges, employé de la maison depuis 1982
Angostura fut créé en 1824 par le Docteur Siegert qui élabora un médicament (l’Angostura bitter) contre les maux d’estomac… Ce dernier avait la particularité de se boire non pas à la cuillère mais avec quelques gouttes dans votre verre qui suffisaient à vous soigner : le succès a dès lors été grandissant…
Angostura, initialement installé au Venezuela, a déménagé à Trinidad en 1876 pour des raisons principalement fiscales et douanières.
Ce sont les enfants du Dr Siegert qui ont décidé de se lancer dans la production de rhum qui n’était autre qu’une des matières premières du fameux bitter. A cette époque, Angostura ne distillait pas encore ses propres rhums mais achetait l’alcool puis le faisait vieillir et s’occupait de l’assemblage. Ce n’est qu’en 1947, que le petit fils du fondateur avec 2 associés ont construit la distillerie qui avait pour particularité une distillation continue à l’aide de 5 colonnes (procédé toujours en place à l’heure actuelle)
La production du rhum Angostura
Il se distingue par
- sa matière première : la mélasse qui donne, selon John Georges, des subtilités que l’on retrouvent très distinctement dans le rhum
- sa levure : fabriquée dans les laboratoires d’Angostura
- et surtout son savoir faire quant au vieillissement (en fut de chêne – fut de bourbon importés des États-Unis) et à l’assemblage entre des rhums plus au moins jeunes et d’intensités différentes, de légers à moyennement lourds, permis par l’utilisation de la distillation continue à 5 colonnes.
La distillerie d’Angostura produit plusieurs gamme de rhum dont la plus connue est celle exportée : la ligne Angostura. Celle-ci est composée d’un rhum Blanc (que je n’ai pas pu goûter) et de 4 rhums vieillis en fût de chêne ayant préalablement servi au vieillissement des Bourbons américains.
La dégustation du rhum Angostura
Après cette introduction sur l’histoire d’Angostura, j’ai eu la chance de pouvoir déguster avec John Georges les quatre rhums suivants :
5 ans | 7 ans | 1919 – assemblage de rhums entre 5 et 10 ans | 1824 – 12 ans | |
Robe | Doré clair – des rayons de soleil matinaux dans le verre | Plus foncé – ambré | Similaire au 5 ans | Ambre plus foncé |
Nez | Plutôt sec, puis quelques notes de banane et enfin, très légèrement, l’odeur du fut de chêne | Chocolat, noix de coco, vanille puis l’odeur plus marquée du fut de bourbon | Vanille, caramel beurré | Raisins, dattes, miel, puis quelques notes de tabac et de cuir |
Bouche | Léger, parfait pour un cocktail fruité et citronné | On retrouve bien les arômes en bouche puis viennent quelques notes boisées du fut | Doux, crémeux – très utilisé par les barmans lors de compétition | Fruité et épicé, il se développe bien en bouche puis s’en va de manière élégante |
Amitiés,
Laura, le globe-trotteuse du rhum
Autres photos prises sur le site :