Damoiseau

L’histoire du rhum Damoiseau

La distillerie Damoiseau fait partie de l’Habitation Bellevue, située au Moule en Lire plus

L’histoire du rhum Damoiseau

La distillerie Damoiseau fait partie de l’Habitation Bellevue, située au Moule en Lire plus

L’histoire du rhum Damoiseau

La distillerie Damoiseau fait partie de l’Habitation Bellevue, située au Moule en Guadeloupe. Cette habitation a été fondée à la fin du XIXème siècle par un certain Mr Rimbaud, arrivé de Martinique. La distillerie remonte quant-à elle à 1914, année où Bellevue commence à transformer la mélasse de sa sucrerie en rhum. La santé financière de l’habitation est toutefois compliquée dans les années qui suivent. Après plusieurs changements de propriétaires, elle est quasiment abandonnée dans les années 1920.

La famille Damoiseau est quant-à elle arrivée en Guadeloupe en 1815, par l’intermédiaire de Louis Laurent Damoiseau. Né à Chartres en 1787, il était maître coutelier de profession. Un siècle plus tard, Roger Damoiseau (père), était le directeur de l’usine sucrière de Beauport, à Port-Louis. En 1942, un ami notaire lui indique que l’habitation Bellevue est en vente. Il ne dispose pas vraiment des fonds nécessaires, mais entrevoit un potentiel significatif. Il décide alors d’emprunter afin d’acquérir l’habitation.

Durant la décennie suivante, Roger Damoiseau y multiplie les activités. La canne à sucre et le rhum sont les principales sources de revenus, mais on y cultive aussi la banane, on y fabrique des bonbons et des confitures. Le rhum agricole est alors uniquement vendu en vrac, mais le patron de la distillerie prend une décision fondatrice qui marque un tournant dans l’histoire du rhum Damoiseau. C’est ainsi qu’en 1953, la distillerie commence à embouteiller sous sa propre marque, évitant ainsi l’étape du grossiste tout en prenant sa place.

La naissance de la marque Damoiseau

En 1968, Roger Damoiseau (fils) entre dans l’entreprise. La réussite de la distillerie continue de progresser de façon spectaculaire. C’est toujours le vrac qui domine, mais aussi le rhum embouteillé par ses soins est de plus en plus répandu. Il arrête progressivement les autres activités, et se consacre en majorité au rhum agricole.

L’année 1978 voit l’arrivée du distillateur actuel, Jean-Luc Damoiseau. La distillerie est au meilleur de sa forme financière en 1980, puisqu’elle a désormais remboursé toutes ses dettes. Mais elle a entre-temps accumulé les retards en maintenance et présente un état de plus en plus vétuste. Les cuves de fermentation en tôle fuient de partout, la chaudière avale des tonnes de bois, la partie distillation fonctionne avec un groupe électrogène (car l’habitation n’est pas électrifiée), et la mise en bouteille se fait toujours à la main.

Hervé Damoiseau, l’actuel propriétaire, fait ses premiers pas dans la distillerie familiale en 1985. En 1989, le cyclone Hugo fait énormément de dégâts. C’est au moment des réparations que les Damoiseau prennent réellement conscience de la vétusté de l’outil de production. En 1992, la distillerie fait l’acquisition d’un nouveau moulin (envoyé dans la foulée au Brésil pour y apporter des modifications) et d’une chaudière, auprès de ses confrères de chez Longueteau.

Damoiseau prend une nouvelle ampleur

En 1994, sont construits de nouveaux lieux de stockage, et un chai. La distillerie est également modernisée la même année. La disparition du contingentement local ouvre des perspectives formidables, que la production va devoir suivre. L’année 1996 est exceptionnelle pour Hervé et Jean-Luc, qui disposent de moulins très efficaces offrant une bonne extraction du vesou et une bonne bagasse (qui se prête maintenant parfaitement à son rôle de carburant pour les chaudières).

La distillerie remplace progressivement ses anciennes colonnes créoles. Elle rachète une première colonne de distillation à la distillerie Bonne Mère, puis en monte rapidement une deuxième avec l’aide de Pierre Olivier Cogat, un ingénieur français ayant notamment travaillé avec Havana Club. Les deux nouvelles colonnes sont modifiées pour obtenir un rhum plus pur, plus léger, avec un meilleur rendement. Une troisième colonne les rejoint bientôt, avec une capacité équivalente à celle de l’ensemble des deux premières. C’est toujours Monsieur Cogat qui a élaboré les plans de cette colonne, et qui est d’ailleurs également intervenu sur le procédé de fermentation un peu plus tard, en 2009.

Un acteur majeur des Antilles françaises

Au tournant du XXIème siècle, Damoiseau est toujours la seule distillerie de Grande Terre. Elle est le premier producteur de rhum agricole des Antilles françaises, et son rhum est distribué dans 40 pays.

En 2005, Damoiseau crée Spiridom en compagnie des rhums Clément de Martinique, afin de joindre leurs efforts de promotion et de distribution. Ils seront plus tard rejoints par JM. En 2011, la société inaugure un nouveau site en Guadeloupe, à Dothémare, aux Abymes. Il s’agit d’une structure d’embouteillage et de stockage qui lui permet d’être à la hauteur des volumes considérables qui sont désormais produits.

Pour le 75ème anniversaire de la distillerie, en 2017, elle bénéficie non seulement d’un relooking, mais aussi d’une reconstruction complète. La gamme est également refondue et re-stylée, et Damoiseau est en passe de doubler sa production (qui devrait alors passer à 6 millions de litres par an).

La production du rhum Damoiseau

La distillerie Damoiseau fonctionne en petite partie avec sa propre canne, mais s’approvisionne en grande majorité auprès de planteurs de Grande Terre. Elle est ainsi la seule à travailler avec une terre calcaire, plus sèche, qui donne des cannes plus sucrées. Le terroir volcanique de Basse Terre est quant-lui plus humide.

La récolte s’effectue de janvier à juillet, et la principale canne cultivée est une canne blanche B.80.689. La fermentation dure 24 à 36 heures, pour donner un vin de canne qui titre 5 %. C’est la méthode du fond de cuve qui est employée, et qui consiste à ensemencer les nouvelles cuves de fermentation avec le fond des précédentes. On n’utilise de nouvelles levures fraîches qu’en cas d’incident où les levures des fonds de cuve auraient été endommagées.

La distillation se fait à l’aide de 3 colonnes modernes en inox, d’où s’écoule un rhum léger à 80-88 % d’alcool. Selon la tradition, ces colonnes portent des petits surnoms. La première est décomposée en deux parties : le bas est surnommé Speichim et le haut, Roger. La seconde s’appelle Iméca, et la dernière Honoré.

Des rhums blancs, ambrés et vieux

Le rhum fraîchement distillé est envoyé en cuves inox, et bénéficie d’une réduction à l’aide d’eau osmosée durant 90 jours. Il sera alors embouteillé en tant que rhum blanc. Une partie du rhum part également en foudres de chêne afin de faire des rhums ambrés, puis une autre partie est mise en fût. Cet enfûtage est effectué après une légère réduction qui ramène le rhum à environ 60-70 % d’alcool. Par le passé, la distillerie disposait de fûts de chêne canadien, mais elle se conforme aujourd’hui aux classiques fûts de bourbon de 180 litres. Avec ses 3000 fûts en vieillissement, elle dispose du plus gros stock de l’île.

On pratique l’ouillage afin de limiter la part des anges, mais malgré cela, les réserves s’épuisent au moment où nous écrivons ces lignes (2020). La demande de rhum vieux Damoiseau ayant explosé ces dernières années, les plus vieux fûts ont quasiment tous été embouteillés. Les fûts sont aujourd’hui pour la plupart remplis de rhums relativement jeunes, donc la distillerie a pris la décision d’arrêter la commercialisation de rhums vieux durant quelques années afin de reconstituer ses réserves.

La gamme des rhums Damoiseau est très étendue. Elle propose les classiques VSOP et XO, mais aussi des rhums avec un compte d’âge (comme ce Damoiseau 10 ans). On trouve également de beaux rhums millésimés, comme les fameux 1989, 1991 et 1995, ou plus récemment, le millésime 2007. Lire moins

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